Le guggul fait l’objet de nombreuses questions concernant sa sécurité d’utilisation. Cette résine ayurvédique, pourtant utilisée depuis des millénaires, suscite parfois des inquiétudes chez les personnes qui envisagent de l’intégrer à leur routine de santé. Cet article examine de façon factuelle les risques réels associés au guggul, en s’appuyant sur les données scientifiques disponibles.
Qu’est-ce que le Guggul ?

Le guggul désigne la résine extraite de l’arbre Commiphora mukul, également appelé Commiphora wightii. Cet arbre de la famille des Burseraceae pousse principalement dans les régions arides d’Inde, du Pakistan et du Bangladesh. La récolte s’effectue par incision de l’écorce, permettant l’écoulement d’une gomme-résine jaunâtre qui durcit au contact de l’air.
Dans la médecine ayurvédique traditionnelle, le guggul occupe une place centrale depuis plus de 3000 ans. Les textes anciens, notamment le Sushrut Samhita datant de 1700 avant J.-C., décrivent son utilisation pour traiter l’obésité, les troubles articulaires, les maladies cardiovasculaires et diverses affections inflammatoires.
Le principe actif principal du guggul porte le nom de guggulstérone, un composé stéroïdien présent sous deux formes isomères : E-guggulstérone et Z-guggulstérone. La résine contient également des lignanes, des acides féruliques, des flavonoïdes et des composés phénoliques qui contribuent à ses propriétés thérapeutiques.
Les extraits standardisés de guggul disponibles en Occident contiennent généralement entre 2,5% et 10% de guggulstérones. Cette standardisation garantit une teneur constante en principes actifs et facilite le dosage, contrairement à la résine brute dont la composition varie selon l’origine géographique et la période de récolte.
Le Guggul comporte-t-il des dangers ?

La réputation de dangerosité du guggul repose sur quelques études isolées et sur une méconnaissance de son profil de sécurité réel. Les données scientifiques accumulées depuis plusieurs décennies permettent aujourd’hui d’établir un bilan objectif.
Les études précliniques menées sur des modèles animaux n’ont pas révélé de toxicité majeure aux doses thérapeutiques habituelles.
Les essais cliniques conduits chez l’humain convergent tous vers un profil de tolérance acceptable. Une revue systématique de la littérature a analysé les données de sécurité issues de plusieurs dizaines d’études cliniques. Les effets indésirables graves restent exceptionnels, et les arrêts de traitement pour intolérance concernent moins de 5% des participants.
La Food and Drug Administration américaine ne classe pas le guggul parmi les substances interdites ou dangereuses. L’Agence européenne du médicament reconnaît son usage traditionnel tout en soulignant la nécessité de respecter certaines précautions d’emploi, notamment concernant les interactions médicamenteuses.
Le principal problème de sécurité identifié concerne la qualité variable des produits commercialisés. Les extraits mal purifiés ou contaminés présentent plus de risques que le guggul purifié selon les standards pharmaceutiques. La présence de résidus végétaux non purifiés augmente le risque de troubles digestifs et de réactions allergiques.
Quels sont les effets secondaires possibles du Guggul ?

Les troubles digestifs représentent les effets indésirables les plus fréquents. Entre 10% et 20% des utilisateurs rapportent des nausées, des douleurs abdominales, des diarrhées ou des ballonnements. Ces symptômes apparaissent généralement dans les premiers jours d’utilisation et diminuent avec la poursuite du traitement ou la réduction de la dose.
La résine de guggul contient des composés qui stimulent la sécrétion biliaire et accélèrent le transit intestinal. Chez les personnes ayant un système digestif sensible, cette action peut provoquer des crampes et des selles plus fréquentes. La prise du guggul pendant les repas atténue souvent ces désagréments.
Les réactions cutanées allergiques touchent moins de 2% des utilisateurs. Elles se manifestent par des démangeaisons, des éruptions ou des rougeurs. Les personnes allergiques aux plantes de la famille des Burseraceae présentent un risque accru. Les cas de réactions graves comme l’œdème de Quincke ou le choc anaphylactique restent exceptionnels, avec moins de 10 cas rapportés dans la littérature mondiale.
Le guggul exerce des effets hormonaux qui nécessitent une surveillance chez certaines populations. Les guggulstérones interagissent avec les récepteurs de la thyroïde et peuvent stimuler la production des hormones T3 et T4. Chez les personnes souffrant d’hyperthyroïdie, cette action aggrave potentiellement les symptômes comme la tachycardie, la nervosité ou l’insomnie.
Les interactions médicamenteuses constituent le risque le plus préoccupant. Le guggul active certaines enzymes hépatiques du cytochrome P450, accélérant le métabolisme de nombreux médicaments. Les anticoagulants comme la warfarine voient leur efficacité diminuée, augmentant le risque de thrombose. Les patients sous ce type de traitement doivent impérativement éviter le guggul ou faire contrôler leur INR très régulièrement.
Il est important de garder en tête que ces effets secondaires sont extrêmement rares et concernes très peu de personnes.
Comment éviter les risques liés au Guggul

Le dosage approprié varie selon l’objectif thérapeutique. Pour la régulation du cholestérol, les études cliniques ont utilisé des doses comprises entre 75 et 150 mg de guggulstérones par jour, réparties en deux ou trois prises. Cela correspond généralement à 1000 à 2000 mg d’extrait standardisé à 2,5% de guggulstérones.
- Pour les troubles articulaires ou l’inflammation, des doses similaires ont montré leur efficacité. Commencer par la dose minimale pendant une à deux semaines permet d’évaluer la tolérance avant d’augmenter progressivement jusqu’à la dose cible.
- Dépasser 150 mg de guggulstérones par jour n’apporte pas de bénéfice supplémentaire démontré et augmente le risque d’effets indésirables. Les doses très élevées, supérieures à 300 mg par jour, ont été associées à des troubles hépatiques dans quelques cas isolés.
- Les personnes âgées de plus de 65 ans doivent faire preuve d’une prudence accrue. Le métabolisme hépatique et rénal ralentit avec l’âge, ce qui augmente le risque d’accumulation et d’interactions médicamenteuses. Commencer par la moitié de la dose habituelle et surveiller attentivement les effets représente une approche raisonnable.
- Les femmes enceintes doivent absolument éviter le guggul. Aucune étude n’a évalué sa sécurité durant la grossesse, et les propriétés hormonales de la résine font craindre des perturbations du développement fœtal. L’allaitement constitue également une contre-indication, car on ignore si les guggulstérones passent dans le lait maternel.
- Les personnes souffrant de troubles hormonaux, notamment d’hyperthyroïdie, de syndrome des ovaires polykystiques ou de cancers hormonodépendants, doivent consulter un endocrinologue avant toute utilisation. L’effet du guggul sur ces pathologies reste mal documenté et peut aggraver certains déséquilibres.
- Les maladies chroniques comme l’insuffisance hépatique, l’insuffisance rénale sévère ou les troubles de la coagulation nécessitent un avis médical préalable. Le guggul subit un métabolisme hépatique important et son élimination rénale rend son utilisation délicate en cas de défaillance de ces organes.
La qualité du guggul détermine largement sa sécurité. Les extraits purifiés et standardisés en guggulstérones, fabriqués selon les normes pharmaceutiques, présentent le meilleur profil de tolérance. Les certifications biologiques et les analyses de laboratoire indépendantes garantissent l’absence de contaminants comme les métaux lourds, les pesticides ou les mycotoxines.
Conclusion
Le guggul ne présente pas de dangerosité majeure lorsqu’il est utilisé correctement. Les effets secondaires, principalement digestifs et cutanés, sont généralement bénins et transitoires. Les risques sérieux concernent essentiellement les interactions médicamenteuses et les effets hormonaux chez les populations sensibles.
Le respect des dosages recommandés, la vigilance concernant les contre-indications et le choix d’un produit de qualité permettent de minimiser les risques. Les personnes sous traitement médicamenteux chronique ou souffrant de pathologies hormonales doivent impérativement consulter un professionnel de santé avant d’utiliser le guggul.
Pour approfondir vos connaissances sur cette résine ayurvédique, consultez notre guide complet sur le guggul.




